Complexifier sa relation au monde ce n'est pas rendre les choses plus compliquées, même si parfois elles le sont à court terme. Car changer nécessite souvent un peu d'apprentissage, jusqu'à l'acquisition de nouveaux automatismes. Cela concerne le corps, la pensée et nos comportements en société.
Edgar Morin nous livre une petite leçon de bricolage pour découvrir que le goût de la transformation se situe aussi dans le programme du vivant. Changer est donc une nécessité. Mais la décision nous appartient-elle vraiment ?
Liberté et déterminisme sont en rapport dialogique constant et l'humanité n'échappe pas à ce principe. Quel que soit le contexte ou l'enjeu, face à l'action, nous avons le choix entre l'option par défaut qui s'impose à notre volonté, et l'option alternative qui nous oblige à faire appel à notre entendement (Descartes). La première produit des résultats immédiats alors que la seconde induit plus ou moins de latence. La première est consommatrice et la seconde est créative.
La seconde nous demande souvent un peu plus de courage et de volonté que la première, mais elle n'est pas sans risque. Elle peut ainsi nous entraîner dans des boucles de réflexions ou des remises en question interminables. Elle peut nous éloigner du réel en nous détournant de l'évidence et du bon sens.
Cependant, cette créativité devient absolument nécessaire quand notre relation au monde ne s'inscrit plus dans le domaine de l'évidence ni du bon sens mais plutôt dans celui de la survie.